Depuis 3 semaines, l’Assemblée nationale examine la proposition de loi dite « Duplomb » ou « de lutte contre les contraintes agricoles. » Face à la trumpisation de la politique française, je me suis engagé pleinement dans les débats autour de cette loi. Je souhaite partager avec vous quelques courtes réflexions.
Aujourd’hui, une motion de rejet, déposée par le rapporteur de la loi lui-même, a été votée qui a stoppé net tous les débats à l’Assemblée nationale. J’ai voté contre la motion de rejet, en cohérence avec mes idées. Mais je n’ignore pas pour autant que ce n’est pas cette motion qui empêche un débat apaisé mais le mélange entre une proposition de loi populiste à laquelle ont réagi les écologistes et LFI par une obstruction contre-productive avec plus de 3500 amendements en tout. Je regrette l’escalade qui vient affaiblir encore l’image de l’Assemblée et du débat parlementaire. Nous ressortons tous perdants. Je continuerai de me battre pour que la PPL Duplomb soit améliorée et débarrassée de ses mauvaises mesures en commission mixte paritaire.
Quand je parle des mauvaises mesures, je pense spontanément à la réintroduction des néonicotinoïdes. Il s’agit d’un retour en arrière. Quel sens cela a de réautoriser un produit dont l’interdiction dans les années à venir au niveau européen est déjà actée ? C’est une position personnelle, mais je défendrai toujours une agriculture qui va de l’avant, s’adapte aux changements climatiques, devient plus durable, et qui n’oppose pas les filières. Ce n’est pas une position facile pour autant. Je connais les difficultés que connaissent les producteurs de noisettes ou de pommes. Mais quand je vote un texte, je pense à la France, l’Europe et le monde dans lequel grandira ma petite-fille : que veut-on laisser à nos enfants ? Cela empêche de penser aux seuls intérêts immédiats et ça donne du courage pour défendre ses convictions.
Une majorité des propositions de la loi Duplomb est complètement déséquilibrée et oppose environnement, sciences et agriculture. Ce n’est pas ma vision. J’ai toujours soutenu les simplifications administratives, notamment pour les réserves de substitution, et je continue de le faire. J’ai également défendu une amélioration de l’assurance-récolte et notamment des possibilités de recours pour les producteurs de fourrage. Pour autant, je ne rentrerai jamais dans le jeu démagogique qui consiste à trouver un bouc émissaire comme l’OFB ou l’ANSES – qui est, je le rappelle, le garant de la sécurité sanitaire.
Vous pourrez toujours compter sur moi pour lutter contre la vague populiste qui menace la France et l’Europe. Pour lutter contre l’opposition entre science et agriculture, entre environnement et souveraineté alimentaire.


